Encore une création du monde grec ! Ces jeux sont initiés à Olympie au cours du VIII° siècle av. J.C. à l’occasion d’une cérémonie religieuse en l’honneur de Zeus. Mais plusieurs mythes donnent des versions différentes quant aux dieux célébrés. Il est question de la déesse Gaïa, de Pélops, de Déméter, d’Aphrodite, d’Artémis. L’ajout des jeux est bien vu car ils vont permettre de fédérer tous les citoyens de l’empire grec sur l’unité du pays, la supériorité de la nation grecque, l’envie de se surpasser et de montrer la force de son peuple. Un mois avant le début des compétitions, des messagers parcourent le monde grec pour inviter les populations et motiver des candidatures aux épreuves. Pendant cette période préparatoire et le déroulement des jeux toutes les personnes qui convergeront à Olympie seront les bienvenues même celles avec lesquelles des conflits existent (Spartes versus Athènes). Une trêve des hostilités est instaurée et ce rassemblement se veut festif et générateur de paix.
Trois jours avant les épreuves, les athlètes, les spectateurs, les entraîneurs, les prêtres et prêtresses, les magistrats chargés de la surveillance des règles sportives se rendaient en procession jusqu’au sanctuaire de Zeus où brûlait une flamme symbole de la présence divine. Là, les athlètes prêtaient serment devant Zeus de respecter les règles des épreuves. L’organisation fut ouverte pendant de nombreuses années aux artistes, aux marchands, aux écrivains et philosophes augmentant d’autant la fréquentation et l’attraction de la fête. De plus, les jeux olympiques étaient également organisés pour les enfants de 12 à 17 ans.
Si les femmes étaient admises aux festivités religieuses et à la foire commerçante, elles étaient exclues du spectacle des jeux ! Etait-ce parce que les compétiteurs devaient participer aux épreuves entièrement nus et que l’agitation du sexe masculin pendant les courses ne pouvait que créer chez les femmes un état d’excitation émotionnel trop important ? Aucune information ne transparaît sur ce point et il semble simplement que le patriarcat ait décidé à cette époque très différente d’aujourd’hui que cette fête sportive ne concernait que les hommes. La femme restait soumise.
Plusieurs épreuves avaient lieu et ce sont les fresques des poteries retrouvées sur les différents sites de jeux à Olympie mais aussi dans d’autres villes qui ont permis aux historiens de dresser un programme d’épreuves s’étalant sur cinq jours. En général on commençait par une course de chevaux montés puis de chevaux attelés à un char. Il était possible pour le propriétaire de l’attelage de se faire représenter par un esclave car ce n’était pas facile si on était âgé, peu sportif ou malade et la course se disputait sur une distance d’environ 9,5 km.
Puis il y avait les épreuves gymniques, du grec « γυμνός » qui veut dire « nu », tradition initiée par les Spartiates. Il est à noter que les Minoens avaient aussi leurs propres jeux et épreuves sportives et qu’ils avaient remarqué qu’il n’était pas toujours facile d’effectuer certains sports entièrement nu. Aussi ils autorisaient le port d’un petit caleçon. On note que cette difficulté est aussi présente pour les femmes avec leur poitrine et que la plupart des sportives d’aujourd’hui n’ont que peu de protubérance mammaire. Par ailleurs les athlètes antiques se badigeonnaient le corps d’huile d’olive ce qui leur permettait de bénéficier d’un massage avant l’effort, de réduire leur déperdition d’eau, d’être peut-être encore plus beau, plus musclés sous le soleil !
L’épreuve reine était le pentathlon où l’athlète devait lancer le poids, le disque, le javelot, courir et sauter en longueur. La course de vitesse avait 192m de long, dimension de la grande longueur du stade d’Olympie. Puis il y avait une course de fond de plus de 4 km, la lutte, le pugilat (sorte de boxe), le pancrace (sorte de lutte sans règle) et enfin une course de vitesse où les concurrents portaient leurs armes (bouclier et lance).
Les vainqueurs recevaient une couronne d’olivier sauvage et la cérémonie était suivie d’un banquet. Une ode était donnée en l’honneur du vainqueur à cet instant et ce dernier pouvait demander l’érection d’une statue à son effigie placée près de l’autel de Zeus. Cela paraît bien peu mais en vérité, il y avait ensuite pour l’athlète une sorte de démesure qui l’attendait dans sa cité d’origine. Il recevait alors une récompense monétaire ou une rente ou des privilèges. Mais c’est surtout la gloire que la cité lui rendait qui le plaçait sur un piédestal tel un dieu.
Les Romains ayant envahi la Grèce à partir de 146 av. J.C. apprécièrent ces jeux, eux qui avaient l’habitude des jeux du cirque et qui comprirent tout l’intérêt stratégique pour leur empire de maintenir leur organisation sur d’autres sites comme Rome, Antioche. …
En 394 ap. J.C., l’empereur romain Théodose Ier, ayant auparavant proclamé par l’édit du 28/02/380 la religion chrétienne comme la seule et unique religion de l’empire, interdit ces jeux car ils étaient une manifestation de l’ancienne religion païenne.
Il faudra attendre 1896 pour la reprise des jeux. Grâce au Baron Pierre de Coubertin les jeux sont organisés à Athènes. Il relance un idéal olympique qu’il définit par les valeurs d’excellence, de respect, d’amitié mais comme les grecs, il réserve les épreuves aux seuls hommes. Le CIO né en 1894 propose en 1928 d’accompagner l’évènement par la présence d’une flamme célébrant l’ouverture des jeux. Celle-ci est éteinte à l’achèvement des jeux. En 1936 l’Allemagne nazie qui s’est fortement inspirée de la culture grecque, invente un parcours et une transmission de la flamme avec des relais d’athlètes. Ainsi la cérémonie de la flamme olympique rappelle d’une manière différente la flamme du sanctuaire de Zeus et les processions religieuses qui étaient exécutées juste avant les jeux antiques, mais dès lors, sans s’attacher à une quelconque religion.
Le CIO propose un drapeau orné de cinq anneaux de couleurs différentes représentant les cinq continents, promeut la trêve des conflits durant le déroulement des jeux comme c’était le cas dans l’Antiquité et prône le respect des droits de l’homme. En écho au lointain passé, le Comité International Olympique invitera à partir de 1912 les artistes à participer à l’organisation des jeux.
Aujourd’hui, les pays sont de plus en plus nombreux à être affiliés au CIO, organisation qui dépasse celle de l’ONU en nombre de nations et qui est devenue le support d’enjeux politiques et financiers pour chacune d’entre elles. Les grandes sociétés financent une partie des dépenses et utilisent les retransmissions pour obtenir des retombées sonnantes et trébuchantes.
Admises à participer à partir de 1900 aux épreuves dites compatibles avec leur féminité et leur fragilité, les femmes demeurent exclues des épreuves reines de l’athlétisme. Elles constituent 45% des athlètes mais les épreuves ne sont pas mixtes. Depuis 1981, les athlètes sont des professionnels du sport et sont au nombre de 10500 sportifs. Le nombre des épreuves est de plus de 329. Il est prévu plus de 3 Milliards de spectateurs, ce qui constitue l’évènement le plus regardé dans le monde.
Chacun d’entre nous pourra cet été suivre le déroulement des compétitions du 24/07/24 au 11/08/24 en espérant qu’ils nous apporteront de la joie, de la fierté, de l’admiration, et accessoirement une manne économique pour soulager nos impôts.
Ah ! j’oubliais, GANDELIN PASSIONS n’a pas osé présenter son huile pour améliorer les performances des athlètes !!!
J.P Gandelin
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