Mouvement de sympathie et de soutien
C’est un grand mouvement de sympathie et de soutien matériel et moral de l’opinion européenne envers les Grecs à l’occasion de leur insurrection de 1821 contre les Turcs qui occupait leur pays depuis 400 ans. Cette insurrection débute dans le Péloponnèse puis est parsemée de victoires grecs et de répressions sanglantes qui émeuvent toute l’Europe. Chateaubriand écrit : « notre siècle verra-t-il des hordes de sauvages étouffer la civilisation renaissante dans le tombeau d’un peuple qui a civilisé la Terre ? ». Louis II de Bavière déclare : « l’Europe a une dette énorme envers la Grèce. C’est à elle que nous devons les Arts et les Sciences ». Un millier de volontaires européens partent pour se battre aux côtés des Grecs, des comités et sociétés philhellénes s’organisent pour lever des fonds. Les grands écrivains et artistes, des intellectuels produisent des œuvres, des articles qui mettent en valeur le soutien aux Grecs et leurs tourments. Victor Hugo écrit « les têtes du sérail » en 1826, Lord Byron meurt près du siège de Missolonghi où les 4000 défenseurs se firent sauter pour ne pas tomber aux mains des 35 000 Turcs et Eugène Delacroix peint cette terrible bataille, Claude Fauriel édite les chants populaires de la Grèce en 1824, Edgar Quinet organise une expédition scientifique en 1830 et prendra parti pour aider la Grèce. Il ressortira de toutes ces entreprises un engouement pour tout ce qui a trait à ce pays notamment dans l’architecture d’un certain nombre de bâtiments publics français au cours des années suivantes tel l’opéra de Paris construit par Charles GARNIER. A partir d’octobre 1827 le mouvement commence à décliner voir à se transformer en mishellénisme (critique ouverte de la Grèce) par suite de prises de position d’autres intellectuels déçus par le comportement de certains grecs. Puis le mouvement philhellène revient en force à la fin du XIX° siècle à la suite du massacre des Arméniens et de la guerre en Crète de 1894 à 1897. C’est alors Frédéric Mistral qui prendra fait et cause pour la Grèce et écrit un hymne grec qui sera repris par les manifestants et les étudiants grecs puis traduit et publié par Costis Palamas. Enfin les années suivantes verront la reconstruction de la Grèce non sans péripéties qui feront l’objet de futurs articles.